Par Richard Neuville
Dans sa critique du déficit démocratique du système parlementaire, André
Gorz pointait avec clairvoyance l’écueil du bureaucratisme qui ne pourra être
évité que par un éco-socialisme efficace et réaliste reposant sur des réformes
révolutionnaires graduelles. Il mettait également en exergue les limites de la
démocratie parlementaire et estimait que si : « Le suffrage donne le droit de gouverner, il n’en
donne pas le pouvoir » (Gorz, 1975: 72). Pourtant la mystification
du concept de démocratie indirecte tend à se perpétuer en déniant tout exercice
de pouvoir populaire sur l’organisation de la société, en ne laissant aux
citoyen-ne-s que la possibilité de désigner leurs représentant-e-s tous les
cinq ans. Ainsi, les intérêts suprêmes de l’Etat capitaliste sont bien
préservés (Munster, 2008).